Yamaha RDLC 350 cadre façon 'Egli'
Cette moto est née d’un pari entre mon Ami Philippe Quercy et moi-même dans l’idée de participer au Championnat de France de Motos Anciennes (VMA) en catégorie « post-classic ».
Nous avions arrêté notre choix sur la 350 RDLC YAMAHA parce que c’est une moto déjà taillée pour la course et simple mécaniquement parlant.
Tel les 3 petits cochons mais à 2 …, chacun de notre côté, nous nous sommes mis en quête de ce qui allait devenir Notre moto de course.
Bien sûr, égal à lui-même, mon Ami Philippe a trouvé sa moto très rapidement et en parfait état.
Pour moi, ce fût une autre paire de manches …. car toujours égal à moi-même et ne voulant rien faire comme tout le monde …..
- Quelques années auparavant, une vielle connaissance m’avait raconté qu’un ancien collectionneur marginal, possédait « un tas » de motos démontées dans sa grange.
Ayant conservé ses coordonnées, j’ai appelé le gars pour lui exposer mon projet et lui demander s’il possédait quelques « objets » susceptibles de me convenir.
En effet, sa réponse fût immédiate.
Il connaissait mon travail pour m’avoir déjà croisé sur le circuit gersois.
Il me dit, sans vouloir dévoiler le mystère au téléphone, « vient chez moi, j’ai ce qu’il faut pour un gars comme toi ».
A l’en croire la source de mes victoires se trouvait, telle une belle endormie, dans sa grange.
Me voilà parti, un dimanche matin, mes maigres économies en poche et le cœur haletant à l’idée que j’allais rencontrer ma « belle ».
Arrivé sur place, mon imaginaire m’a confusément laissé penser que nous nous dirigions vers un poulailler … Une poule dubitative et l’air hagard trônait sur un tube métallique.
D’un diamètre de 10 cm pour une longueur d’un mètre, d’où partait 4 petits tubes distincts cette pièce évoquait, pour le commun des mortels, un solide perchoir.
Devant ce bucolique tableau, il me dit ; « Sais-tu ce que c’est ça ? »
J’hésitais à lui répondre ; « poule ou perchoir » lorsqu’il me sorti de mon hésitation en me disant : « ça mon gars, tu vois c’est un châssis unique, fabriqué par un grand faiseur de châssis Suisse et conçu autour du moteur de la 350 RDLC. »
Bouche bée, je revins vite à l’évidente réalité …. vu la maigreur de mes économies … que pouvais-je espérer d’autre !!!
Je suis resté un long moment sur place aussi dubitatif que mon amie la poule, ne parvenant pas à visualiser les courbes définitives de la future championne.
L’argumentaire du collectionneur pris le pas sur ma perplexité et après avoir abandonné là toutes mes économies, je repris la route avec mon « perchoir ».
Dés le lendemain, je me mettais à chercher une moto.
Rapidement, je trouvais une 350 RDLC épave, que je m’empressais d’aller récupérer.
Une fois le châssis nettoyé, j’opérais un 1er assemblage : châssis/moteur/roues.
L’Homme ne m’avait pas menti, il était conçu pour elle.
A ce stade là et sans historique sur ce châssis, nombre de connaissances me faisaient cruellement défaut. Quelle longueur d’amortisseur, quelle fourche, quelles roues avaient été prévues pour lui.
Par la suite, je me suis aperçu que tous les éléments d’origine de la moto pouvaient se greffer sans souci sur ce mystérieux châssis.
Quelques semaines après, fiers comme des « bar-tabac » (Artaban) nous faisions nos 1ers essais sur le circuit de Pau Arnos.
Les motos étaient bien nées car elles roulaient très correctement dés les 1er tours de roues.
S’en est suivi les inscriptions aux courses, les 1ers chronomètres, les 1eres joies et déceptions d’une saison de course.
Mon Ami Philippe a fini Champion de France 2014, tout en me lançant de temps en temps, un : « putain, il va vite ton poulailler ».
Poulailler ou pas, ma belle est à mes côtés dans mon magasin depuis que j’ai dû raccrocher mon cuir pour pouvoir me consacrer à mon bouclard.